L'ENIGME RV7
Chapitre XI : retour aux sources
Revenir sur Tallon IV après ces années procurait à Samus un sentiment bizarre. Elle avait affronté sur cette planète de
nombreux dangers, mais elle bouillait d’envie d’y revenir pour voir comment l’écosystème s’était reconstruit depuis la disparition du Phazon. Et
elle allait pouvoir joindre l’utile à l’agréable, puisque si l’usine de clones se trouvait bien ici, c’est là que tout se finirait…
Après un voyage assez long, Samus arriva en vue de Tallon IV, qui n’avait pas changé d’aspect. Elle se posa au même endroit
que la première fois, par pure nostalgie mais aussi parce que ce petit cirque rocheux offrait une bonne couverture. Elle sortit et ne résista pas
à l’envie d’enlever son casque et d’aller se passer un peu d’eau sur le visage. Cette eau si fraîche est pure qui coulait là, entre les rochers.
A première vue, les données récoltées par les capteurs internes de la combinaison signalaient un taux de radiation bien plus faible
qu’auparavant. Les plantes semblaient moins agressives, moins grandes. Le sol n’était plus pollué. Apparemment, la planète avait l’air de s’en
être bien tirée.
Samus avait un sourire jusqu’aux oreilles en voyant que son action sur Tallon n’avait pas été veine et que la vie avait
repris un cours normal. Mais maintenant, l’heure était à l’affrontement, et il ne fallait pas moisir ici.
Par réflexe, elle se dirigea en premier vers les Mines de Phazon, le cœur des installations pirates de la planète. Peut-être
trouverait-elle des survivants dans le chaos qu’elle pourrait questionner…
Après avoir traversé l’épave de la frégate, plus rouillée que jamais, elle atteint les Mines de Phazon par l’ascenseur
principal. Là aussi, les radiations avaient diminué de façon conséquente. Une bonne nouvelle, donc, puisque les Pirates ne pourraient pas
récupérer le minerai.
Arrivant en vue des premières installations pirates, Samus arma son canon, prête à faire feu au moindre mouvement suspect. La
grande grue était tombée, ses pieds ayant été rongés par la rouille. Elle avait emporté dans sa chute la plupart des équipements de cette
installation à ciel ouvert. Mais à l’intérieur, dans les galeries, il devait rester bon nombre d’outils intacts. Du matériel récupérable pour les
Pirates de l’usine…
Elle entreprit donc l’exploration des tunnels, toujours très prudente. Mais après avoir passé plusieurs salles, elle ne trouva
toujours aucun signe de vie… Les Pirates étaient bien cachés, c’était un réflexe qui était inscrit dans leurs gênes.
Samus descendit ainsi jusqu’au troisième niveau, le plus profond, sans rencontrer le moindre soldat. Mais une fois au plus
profond des Mines, la donne changea quelque peu. En effet, les tunnels surchargés de Phazon où poussaient des champignons gros comme une navette
avaient été restaurés… Ils étaient presque méconnaissables, car tapissés de métal et d’équipements de sécurité. Elle avait enfin trouvé quelque
chose d’intéressant… Apparemment, les tunnels avaient été réaménagés pour accueillir l’usine.
Elle emprunta donc les couloirs en détruisant les systèmes de sécurité divers. Soudainement, elle remarqua que le couloir
qu’elle connaissait avait été totalement bouleversé : sa sortie avait été comblée, et une nouvelle issue avait été creusée dans le sol,
s’enfonçant encore plus profondément. La carte de Samus ne lui était donc plus d’aucune utilité. Les Pirates s’étaient encore une fois enterrés
très profondément pour échapper à leurs adversaires. Sans trop de confiance, Samus descendit l’échelle qui s’offrait à elle et pénétra donc dans
ce couloir descendant inconnu.
La première chose que la frappa, c’était le noir. Jamais elle n’avait vu une installation pirate plongée dans l’obscurité,
sinon, comment les soldats pourraient se rendre efficace en cas d’attaque ? Heureusement, les viseurs thermique et radioscopique lui permirent
tout de même d’avancer.
Elle progressait lentement mais sûrement dans des couloirs métalliques qui s’enfonçaient toujours plus. D’après sa carte, non
seulement elle était de plus en plus loin sous la surface, mais elle se rapprochait également d’une zone connue : le cratère d’impact…
Les tunnels semblaient donc mener au cratère. Etrange. Il n’y avait pourtant plus rien à y exploiter, alors que faisaient-ils
là-bas… ?
Ce n’est qu’en arrivant sur place, après avoir passé une porte métallique, que Samus comprit que les pirates avaient
profité de l’immense espace disponible sous le cratère pour installer… leur fameuse usine. Toute la salle qui contenait autrefois le cœur du
Phazon, cette salle emplie de ce minerai rougeâtre d’où provenaient des hordes de Métroïdes irradiés, était maintenant devenue le lieu rêvé pour
installer l’usine de clones et les développer sans contrainte. Brillante idée, toutefois. En effet, personne n’aurait pensé à venir les chercher
ici, sur les lieux même de leur défaite. La Fédération aurait dû sécuriser la planète en envoyant des troupes juste après la victoire de Samus,
mais elle avait sans doute mieux à faire…
Devant elle se dressaient donc des chaînes de montage impressionnantes, ressemblant à s’y méprendre à ce qu’elle avait
déjà vu sur Drobe : les clones étaient donc anesthésiés rapidement, puis opérés. Le squelette était retiré intégralement, puis remplacer par le
squelette métallique et mécanique, bien plus solide et robuste. Il était directement issu de celui qui avait été employé pour reconstituer Meta
Ridley. Et comme sur Drobe, Samus constata que plus de la moitié des clones ne survivait pas à la transplantation, succombant sans doute à la
trop forte douleur ou aux conséquences d’opérations trop hasardeuses et tenant plus de la boucherie que de la charcuterie…
Mais là, il n’était pas question de foncer dans le tas. L’ennemi était en surnombre, et de très loin. Samus n’avait aucune
chance, car chaque chaîne de montage était encadrée par une dizaine de gardes, sans compter les soldats qui déambulaient dans les couloirs et les
techniciens eux aussi armés… Si les autres fausses bases possédaient une sécurité volontairement faible, il n’en était pas de même pour la vraie
usine.
Samus décida donc de jouer la carte de la discrétion. Employant la boule morphing, elle se glissa discrètement entre des
caisses, puis gagna un conduit d’aération qui montait. Les chefs pirates étant la plupart du temps des mégalomanes, le poste de commandement
central devait se trouver quelque part en hauteur. Et quoi de plus symbolique que de s’installer à l’ancienne place du Métroïde Prime ? Le poste
devait se trouver là…
Arpentant le conduit le plus discrètement possible, Samus grimpa peu à peu sans trop de mal. Elle arriva alors au bout du
tunnel, et seule s’offrait à elle une petite trappe devant elle, qui menait exactement devant la porte derrière laquelle elle pensait trouver le
poste de commande. Le seul souci était ces deux gardes de chaque côté de la porte. Il s’agissait de les éliminer le plus rapidement possible et
sans trop de bruit pour ne pas attirer l’attention. Elle pensa tout de suite au Diffuseur de glace, qu’elle chargea. Puis elle donna un coup de
pied sec dans la trappe et glissa dans le trou, pour relâcher le tir en plein sur la porte, devant les yeux des gardes ahuris qui étaient déjà
prisonniers de la glace. Deux missiles et Samus nettoya la place en quelques secondes. Tout allait bien, la zone était trop haute pour que le
reste de l’usine entende.
Samus, presque à regret, ouvrit la porte le plus doucement possible. Elle trouva une salle méconnaissable, entièrement
reconstruite et protégée à la manière pirate. Des ordinateurs trônaient un peu partout, des soldats et des scientifiques s’affairaient là mais
elle ne voyait aucun gradé. Le nombre d’ennemis étant réduit, elle allait tenter un assaut frontal.
Pour commencer, elle chargea de nouveau le Diffuseur de glace et relâcha la charge vers la zone où elle toucherait le plus de
pirates. Elle parvint ainsi à immobiliser d’un seul tir cinq ennemis. Mais elle ne resta pas incognito longtemps, et les tirs commencèrent à
siffler autour de ses oreilles. Roulant sur le côté pour esquiver les tirs, elle arma son canon du rayon de plasma avant de faire feu dans le
tas. La salve fut dévastatrice dans les rangs pirates : des membres arrachés, des corps brûlés… Une dizaine de pirates tombèrent, morts ou
gravement blessés. Elle décida d’épargner les scientifiques, qui n’étaient pas armés et qui semblaient complètement terrorisés. Mais pointant
son canon sur l’un d’entre eux, elle tenta de les faire parler :
« Bon, dis-moi comment on arrête les chaînes de montage si tu tiens à la vie…
- Heu… dit le scientifique en bafouillant. On… on ne peut pas, d’ici.
- Alors, dis-moi où se trouve le poste de commande ?
- Il… il est derrière, dans une salle secrète… dit-il en désignant un mur derrière lui.
- Tu te moques de moi ? Il n’y a pas de porte !
- Si… si ! Laissez-moi l’ouvrir…
- Pas de blague, sinon, vous y passerez tous un par un ! »
Samus le laissa se pencher sur une table de commande, et il entra un code dans l’ordinateur. A ce moment-là, la paroi
métallique s’entrebâilla pour laisser paraître… les différentes chambres où Samus avait affronté le Métroïde Prime… Elles semblaient encore
intactes, et s’enfonçaient très profondément dans le sol talonnais. Le scientifique expliqua que le commandement de l’usine se trouvait dans la
dernière chambre, la plus profonde. Mais les autres étaient très protégées.
Samus remercia les scientifiques en les immobilisant dans la glace, mais les laissa en vie… pour l’instant. Elle se précipita
dans l’ouverture qui était apparue.
La première salle était déserte. Mais le lien avec la salle suivante était bouché par une lourde plaque de Bendézium. Pas
d’importance, une bombe de puissance régla le problème. La deuxième salle était déjà plus protégée, car elle était bardée de lasers qui
empêchaient toute progression. Mais Samus avait des ressources : un tir de rayon à ondes eut pour effet de désorganiser totalement les faisceaux.
Plutôt que de détruire directement les émetteurs, elle les laissa en place, pensant ainsi ralentir d’éventuels poursuivants. Des tirs de rayon à
ondes détraquèrent les faisceaux et Samus se jeta au milieu, et put ainsi atteindre la troisième salle.
Celle-ci était gardée par des soldats qui n’avaient vraiment pas l’air aimable… .Ses super missiles l’aidèrent grandement à
faire le ménage au milieu des soldats. Pourtant, Samus essuya un tir à l’épaule et un autre à la jambe. Rien de bien grave, mais elle ne devait
plus se laisser surprendre de la sorte.
L’ultime salle avant la chambre finale n’était finalement pas la pire. Les murs étaient tapissés de Pupillas, ces organismes
atypiques projetant un rayon vert très fin par leur rétine. Samus s’en débarrassa tant bien que mal, pour finalement atteindre l’ouverture
donnant sur l’ultime chambre. Après avoir fait sauté une nouvelle paroi de Bendézium, Samus scruta le fond : elle ne voyait rien. Pour la
deuxième fois de sa vie, elle sauta dans le trou, vers l’inconnu.
Bidoman
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Fin du chapitre 11
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