LA CREATION DU COSTUME DE PUISSANCE
Chapitre IX : Dispersion
An 15K8, 3 août, 19H43.
Un frisson parcourut la salle. Certains chozos ouvrirent grand les yeux, d'autres restèrent bouche
bée. L'incompréhension traversa l'assemblée et un silence angoissant envahit la salle pendant une dizaine de secondes, un
temps qui sembla une éternité. Charaz fut le premier à oser prononcer un mot.
<< - Je... je ne suis pas sûr... de comprendre...
- Comment cela ? répondit Bov, lui-même surpris.
- Vous... nous demandez de détruire l'Armure ?
- Non, pardonnez-moi, je me suis mal exprimé ! Je ne voulais pas dire cela, désolé de vous avoir fait
peur ! >>
Un soupir de soulagement fut poussé par tous les chozos, terrorisés à la simple idée de détruire leur
propre œuvre. Bov reprit.
<< Il est vrai que je n'ai pas vraiment pesé mes mots... Ce que je voulais dire, c'est que notre Armure
représente une puissance quasiment indestructible. Nous avons rassemblé en elle tant de technologies nouvelles, tant de
perfectionnement et aussi tant de puissance... Imaginez si elle tombait entre les mains lugubres d'une personne sans
scrupules... Ce serait une catastrophe pour l'Univers tout entier. Bien sûr, nous avons inclus bon nombre de sécurité,
comme la reconnaissance digitale. Mais si quelqu'un trouve cette Armure avant le moment venu, avant l'Elu... Nous devons
donc réduire la puissance brute de l'Armure, en enlevant toutes les armes modulaires, afin de réduire au minimum le danger
que pourrait représenter cette combinaison. Seul l'Elu sera alors en mesure de retrouver toutes les armes modulaires que
nous prendront soin de garder à l'abri. >>
Tout ceci rassurait les chozos, mais certains se posaient de nouvelles questions.
<< - Où entreposerons-nous le Costume de base ? demanda un ingénieur.
- Nous ne pouvons la garder ici, sur Tallon IV, car si la venue maléfique du Ver détruisait notre
œuvre, nos efforts auraient été vains. Je propose d'envoyer l'Armure sur la planète accueillant la plus grande colonie
de chozos.
- Vous parlez de Zebes ? demanda Charaz, en connaissant la réponse.
- Oui, c'est cela.
- Je pense que c'est la meilleure solution, en effet. >>
Tous approuvèrent cette initiative et Bov poursuivit.
<< - Quant aux armes, elles accompagneront l'Armure sur Zebes et seront dispersées et enfermées sur
toute la planète. L'Armure elle-même devra être scellée dans une chambre protectrice inviolable. Pour encore plus de sûreté,
nous reproduirons les armes modulables de la combinaison et nous en enverrons un exemplaire sur chaque planète connue.
- Comment ? Mais c'est de la folie ! cria un chozo en bondissant de son siège. Nous courrons ainsi le
risque de créer aux quatre coins de l'Univers plusieurs dangers à la force indestructible !!!
- Du calme... répondit tranquillement Bov. Nous ne reproduirons que les armes. L'Armure en elle-même
restera unique. Et sans l'Armure, impossible d'utiliser les armes.
- Et si une civilisation plus avancée parvient à percer les secrets de notre arsenal ?
- Nous prendrons les mesures nécessaires afin de tenir hermétiquement fermés les lieux où seront
entreposées les armes. Nous trufferons de pièges ces endroits afin que seule notre propre technologie, celle de l'Armure,
puisse les contourner. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter. >>
Le chozo reprit sa place, sans pour autant être totalement convaincu. Bov demanda l'avis de l'assemblée,
tous étaient d'accord pour reproduire les armes. Il fallait que même en se déplaçant, l'Elu puisse trouver de quoi se
défendre. Bov termina alors la réunion en annonçant que les armes allaient être copiées le plus rapidement possible, et
qu'un exemplaire de chaque serait conservé sur Tallon IV.
Trois semaines plus tard, tous les chozos de Tallon assistaient au départ de l'Armure. Une dizaine de
vaisseaux identiques avaient été mis en service pour l'occasion. Chacun transportait plusieurs exemplaires de toutes les
armes. En effet, certaines planètes étant trop loin du point de départ, les armes qui leur étaient destinées feraient le
voyage en plusieurs étapes. Un seul vaisseau transportait un élément de plus, celui à destination de Zebes.
Après que quelques dizaines de militaires soient entrés dans chaque vaisseau, les portes métalliques se
refermèrent lentement sous les regards ébahis du peuple oiseau. Tous les ingénieurs et ouvriers étaient là. Les uns après
les autres, les vaisseaux décollèrent dans un panache de fumée et de flammes. Charaz regardait ces montagnes d'acier partir
tour à tour, emportant avec elles le fruit de son travail et de celui de ses collègues. Avec un pincement au coeur, il
regarda décoller le dernier vaisseau, à destination de Zebes, visiblement très ému, comme Choz et Nakis. Le bruit des
réacteurs fut remplacé peu à peu par un joyeux brouhaha, résultant de la foule surexcitée qui semblait elle aussi très
impressionnée. Bov, le chef de la cité, fit revenir le calme et proclama un discours solennel. Charaz n'en écouta que
quelques mots, perdu dans ses pensées.
Bidoman
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Fin du chapitre 9
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