LA RENAISSANCE CHOZO

Chapitre XI : Libération

    Le reste ne fut qu’un chaos indescriptible. La puissance du Costuma Varia décuplée par la férocité de Samus fit sauter les barricades en quelques secondes. Les soldats, apeurés, laissaient tomber leurs armes au sol avant de s’enfuir de tous côtés. Un petit groupe de courageux restait pourtant. Ils se tenaient fermement devant la porte. Au nombre de quatre, ils n’opposèrent pas une grande résistance pour Samus qui fit sauter leurs armes en quelques tirs avant de les assommer. De l’autre côté, le vaisseau commandé par pilotage automatique faisait des ravages parmi les tourelles défensives. La Fédération était terriblement bien organisée. Malheureusement, même avec cela, ils n’avaient pas eu assez de temps en un jour pour placer des défenses solides. Aussi, les tourelles et défenses légères volèrent en éclat devant la puissance du vaisseau de Samus. Les troupes au sol étaient en fuites. Samus pouvait imaginer alors la fureur de l’Amiral, à l’intérieur de son abri. Elle ne put que sourire à cette pensée. Mais sans plus attendre, elle se dirigea vers la porte et fit un signe de main, destiné aux Luminoths en haut du temple. Ceux-ci lui répondirent. Le plan était de profiter de la faible présence des troupes de la Fédération pour le moment et de faire évacuer les Chozos en vitesse vers un vaisseau Luminoth plus à l’ouest, sous la protection de Samus et de son vaisseau. Le vaisseau passerait ensuite en Hyperespace pour se diriger vers une planète connue uniquement des Luminoths et de Samus. Les retrouver obligerait la Fédération à faire des recherches sur tous les systèmes pendant des centaines d’années, durant même des millénaires peut-être. D’ici-là, une solution plus durable aura été trouvée. Quelques secondes plus tard, les Chozos, entourés de quelques Luminoths descendaient par l’ascenseur et traversaient la porte. Samus reprogramma son vaisseau de façon à ce qu’il protège le groupe. Mais alors qu’elle commençait à leur emboîter le pas, elle fut subitement stoppée. Une dizaine de modules de transports contenant une vingtaine d’hommes chacun descendirent du ciel jusqu’à la cour extérieure du temple. En levant les yeux au ciel, Samus aperçut un grand vaisseau mère de la Fédération. Elle n’eut que le temps de rebaisser la tête pour esquiver les tirs croisés des soldats de la Fédération. Cette fois, il ne s’agissait pas de simples soldats, mais de l’unité d’élite des Marines, commandé par l’Amiral Dane qui restait en arrière. Elle courut se jeter derrière un mur, bien que cela ne la protègerait pas bien longtemps. Régulièrement, elle se jetait sur le côté pour rejoindre un mur tout en tirant par rafales. Elle en fit tomber cinq ou six avant de commencer à être submergée par le nombre qui croissait sans cesse. Et alors qu’elle tentait une nouvelle fois de se jeter vers un nouveau mur, une explosion la stoppa et l’éjecta quelques mètres plus loin. Elle se releva péniblement pour apercevoir son agresseur. Un soldat porteur de lance-missile était descendu des modules. Et d’autres venaient encore. Ils pointaient leurs armes sur elle. Elle vit vaguement l’Amiral leur ordonner quelque chose, mais elle ne put réagir. Elle ferma les yeux, prête à mourir. Mais elle eut beau attendre, l’explosion ne vint pas. Elle ouvra soudainement les paupières pour apercevoir…Trois Luminoths qui décimaient les rangs ennemis. U-Mos était parmi eux. Ils tenaient des armes projetant des rayons de lumière de leur fabrication. Criant des ordres dans sa langue, U-Mos fit se rassembler ses deux compagnons derrière lui. Tous les tirs étaient concentrés sur le Luminoth, mais celui-ci les renvoyait aisément grâce à son bouclier énergétique. Lorsque l’avant-garde des soldats s’enfuit en désordre, les deux compagnons d’U-Mos revinrent sur leurs pas en courant. Ils prirent tous deux Samus par les épaules et se dirigèrent vers l’Ouest, à la suite des Chozos. La chasseuse balbutia un faible « Non…Je dois l’aider… » avant de s’évanouir. Sa dernière vision était celle d’U-Mos faisant face aux dizaines de soldats. Lorsqu’elle se réveilla, elle se trouvait sur une plaine verdoyante où le vent soufflait fortement entre les herbes. Le ciel était bleu, et tout avait l’air paisible. Il n’y avait personne. Tout à coup, une main toucha son épaule. C’est à cet instant qu’elle s’aperçut qu’elle n’avait plus son costume Varia. Mu par un réflexe, elle se retourna soudainement, prête à en découdre. Mais la personne qui lui faisait face n’était autre qu’U-Mos. Il lui souriait paisiblement. Il fit signe à la jeune femme de s’asseoir.

    « Eh bien, Samus. Nous pouvons dire que les Chozos ont beaucoup de chances de t’avoir. » Dit-il avec un grand sourire.

    « Les Chozos ! Où sont-ils ?! Où sont les soldats de la Fédération ?! Et où sommes nous ?! » Demanda t’elle à toute vitesse.

    « Samus…Nous avons emmené les Chozos à l’endroit que nous avions convenus, et ce, sans encombre. Ils vont s’installer sur cette planète et mener leur vie paisiblement. Leur espèce va progressivement renaître, et nous leur apporterons l’aide nécessaire. Tu peux être fier de toi, Samus. Sans toi, nous n’aurions pu les protéger pendant leur voyage. Les Luminoths ne savent plus se servir des armes –et c’est heureux en un sens, dirais-je- je suis avec quelques autres, les seules exceptions. Sans toi pour les retarder, nous n’aurions pas eu le temps de confectionner nos armes pour les retenir un peu plus, et les troupes d’élites de la F.G nous aurait coincés…Nous te devons notre salut. » Répondit-il sur un ton paisible.

    Samus soupira longuement en se laissant retomber sur l’herbe verdoyante. Elle se sentait admirablement bien en ce lieu où le temps ne semblait pas exister. Et à y mieux regarder, elle ne se trouvait pas sur une plaine, mais sur une colline où quelques arbres entouraient un petit étang, proche d’eux. Elle pensait pourtant que tout n’était qu’une plaine verdoyante…Bah ! Ce n’était sans doutes rien d’important !

    « Mais…Vous n’allez pas être poursuivis par la Fédération ? Et puis, où sont-ils passés ? » Demanda t’elle sur un ton inquiet.

    « Nous ne serons pas poursuivis Samus. En réalité, ce sera l’Amiral qui subira la colère de ses supérieurs. Il n’a prévenu personne de l’endroit où il transférait les Chozos. Officiellement, notre planète ne les a jamais abrités. De plus, les Scientifiques présents sur place ont fuit devant ton attaque et n’ont pas vus les Chozos. Impossibilité de témoigner. Et ils ne prendront pas en compte les témoignages de soldats. Dane a donc officiellement attaqué Ether, et ce sans raison. Il subira une lourde punition…Quand à toi, tu fais partie de ceux qui nous ont défendus, et nous avons témoignés en ta faveur, par conséquent, tu ne seras pas considérée comme une criminelle ! » Annonça U-Mos d’un air joyeux.

    « Je vois… » Répondit Samus d’un ton soulagé.

    Elle s’allongea quelques instants dans l’herbe avant d’entendre des bruits de pas. A sa droite, les Chozos se dirigeaient vers elle, ils sortaient d’une forêt. Une forêt ? Il n’y en avait pourtant pas…Mais elle n’y tint pas plus attention. Ils étaient suivis des Luminoths. Elle se leva, le cœur léger, souriante comme elle n’avait jamais sourit. Lorsqu’ils furent devant elle, elle ne sut quoi dire. Charaz n’attendit pas, et prit la parole.

    « Ne dis rien, Samus. Nous te devons énormément. Notre peuple t’est éternellement reconnaissante, Samus Aran. Tu seras à jamais considérée comme l’enfant du peuple Chozo… Si tu continues à suivre cette voie, alors, tu seras peut-être la sauveuse de l’espèce humaine. Tu es quelqu’un de bien, Samus. Nous te remercions infiniment. » Dit-il.

    Samus ne sut que dire. Charaz le sentit, et se contenta de toucher du doigt l’endroit où se trouvait le cœur de Samus. Une douce chaleur se répandit alors dans son corps tandis qu’une faible lumière rouge émanait du doigt du Chozo. Les jambes de la chasseuse vacillèrent alors, et elle n’eut que le temps d’apercevoir le visage souriant des Luminoths et des Chozos qui s’inclinaient devant elle.

    « Samus Aran…Avec toi, l’humanité possède une chance de salut. Souhaitons que ton peuple sache évoluer tout comme toi tu l’as fais, très chère fille. » Finit Charaz.

    Lorsqu’elle se releva, ils avaient disparus, et seul U-Mos se dressait devant elle. Quelques dizaines de mètres plus loin, une mer sans fin s’étendait. Elle non plus n’y était pas il y a juste quelques instants. Alors que la chasseuse ouvrait la bouche pour demander où étaient les Chozos, U-Mos, l’arrêta en posant un doigt sur sa bouche. Son regard était cette fois, empli de tristesse.

    « Que se passe t’il… ? » Demanda t’elle timidement.

    « Samus…Il est temps de répondre à la question de l’endroit où nous nous trouvons. Nous ne sommes nulle part. Nous sommes dans ton esprit. J’ai voulu prendre connexion avec celui-ci avant qu’il ne soit hors d’atteinte. Les Chozos ont juste eu le temps de te dire Adieu. Ma pensée ayant été très développée, elle transcende le temps et l’espace dans une certaine mesure, mais bientôt, moi aussi je ne pourrais plus te parler par la seule force de ma pensée. Samus…Tu te trouves en ce moment même dans un lit d’hôpital de la Fédération, en opération d’Urgence. Le tir qui t’a assommée…T’a faite tombée dans un coma profond. Et c’est pourquoi j’ai voulu communiquer avec toi le plus vite possible avant que tu ne sois endormie trop profondément. Quand les Chozos étaient hors d’atteinte, nous te remîmes à leurs soigneurs. Bien que tu fusses leur ennemie, ils se sont dépêchés de te soigner. Ils avaient de toute façon perdus, et la mort de Samus Aran aurait pesé encore plus lourd sur l’Amiral. »

    Samus, incapable de dire quoi que soit ne put que laissez U-Mos respirer profondément avant de continuer.

    « Je ne puis rester plus longtemps, Samus, je dois m’en aller. Je souhaite que tu vives…Mais pour être franc, il y a très peu de chances. » Dit-il en baissant la tête tandis qu’il disparaissait progressivement.

    « Non…Ce n’est pas vrai… ? Pas maintenant que je les ais retrouvés… ? Non, ne partez pas ! U-Mos ! » Dit-il d’une voix détaillante. « Ne me laissez pas seule ! »

    « Samus…Je suis désolé de n’avoir pu te sauver auparavant pendant l’attaque…Encore merci…Merci pour tout. »

    Sur ces mots, il disparut complètement. La jeune femme ne dit rien pendant quelques instants…Puis s’effondra en larmes en tapant du poing sur le sol. Elle allait mourir, et elle ne verra pas les Chozos se développer…Elle se rassit après un long moment et se mit à sangloter, la tête dans les genoux. Elle avait vécue tellement d’aventures où elle aurait voulue mourir pour rejoindre son tuteur Chozo, et maintenant qu’elle avait retrouvé ses pères, elle devait mourir…Elle s’écroula complètement sur l’herbe, son doux visage parcouru par les larmes…Dans la réalité, quelques dizaines de centimètres à côté du corps inerte de Samus, des médecins inquiets s’activaient pour essayer de la ramener, malgré le peu de chances qu’il existait…

    Fin. (Ou peut-être pas…Si j’ai le temps de faire la suite =))

Ygdrassyl

LA RENAISSANCE CHOZO
Fin du chapitre 11

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